LA SORTIE DE PRISON DE L’HONORABLE PALUKU WA MUTHETHI

LA SORTIE DE PRISON DE L’HONORABLE PALUKU WA MUTHETHI

Sous la pression des députés et du Ministre de la Justice, notre véreux PGR, bien malgré lui et sûrement la mort dans l’âme, fut contraint de signer le document autorisant la libération de Monsieur Paluku. Le mardi 29 mai, sous le regard dubitatif du directeur de prison, l’Honorable quitte le centre pénitentiaire. Quelque temps plus tard, l’avocat de la BIC, venu spécialement de Goma pour préparer un tour pendable dont il est le spécialiste, est désagréablement surpris de la nouvelle.

Dès le lendemain, Monsieur Paluku se rendit au Parlement, histoire d’assister à ce à quoi il devait assister depuis le 3 octobre 2006 : à la plénière. À la presque fin de celle-ci, il adressa un mot de remerciement au président de l’Assemblée et aux députés qui l’ont aidé de près ou de loin à sortir de ce coin flippant qu’est le CPRK. Il finit son court discours en souhaitant ardemment que Dieu protège l’hémicycle (et qu’Il le débarrasse de tous les suppôts de Satan qui ternissent son image déjà pas très reluisante, mais c’est moi qui ajoute).

Sous un tonnerre d’applaudissements, Monsieur Paluku fut enseveli à la fin de son speech et à la sortie du Parlement, moment durant lequel de sérieuses embrassades furent également de la partie. Tous les détracteurs de l’Honorable, à cet instant précis, se dérobèrent, soit du regard, soit physiquement en quittant précipitamment la foule en liesse, la queue entre les pattes. Soi dit en passant, quasiment aucun Honorable du Nord-Kivu (trois au grand maximum) ne fut du nombre de ceux-là qui félicitèrent Paluku. Un comportement tout aussi suspect qu’éloquent, mais qui n’étonnera guère le lecteur habitué à fréquenter les milieux kivutiens, nande en l’occurrence, où jalousie et trahison entre « frères » sont aussi répandues que les mangues sur les marchés kinois en octobre…

Éviter tout triomphalisme

Il est plus qu’évident que les fort nombreux ennemis de l’Honorable Paluku ne se reposent pas. Sous le coup d’une agitation pareille à celle régnant dans une fourmilière, ces faiseurs d’injustice s’emploient à réduire jour et nuit au silence total le député fraîchement libéré. Ils craignent que leurs forfaits n’éclatent au grand jour et ne rêvent que d’enlèvement et d’empoisonnement.

De manière plus concrète, l’Honorable Paluku est assailli de procès aussi bidon les uns que les autres, frappés d’appel ou d’opposition, voire de cassation, et qu’il n’y a plus qu’à fixer.