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Je décrie moult injustices congolaises
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3 novembre 2006

LE NON-DIT SUR LE DOSSIER DE L’HONORABLE PALUKU WA MUTHETHI AU PARLEMENT

LE NON-DIT SUR LE DOSSIER DE L’HONORABLE PALUKU WA MUTHETHI AU PARLEMENT

L’opinion se souviendra qu’en date du 3 octobre 2006, la plénière de l’Assemblée Nationale avait procédé à la validation des mandats des députés élus, à l’exception de celui du mien, qui avait été reportée à une autre plénière, en raison de plus amples renseignements qui seront présentés par une commission spéciale de vérification des pouvoirs des élus de la Province du Nord-Kivu.
La réalité de ce dossier est qu’il s’agit ni plus ni moins d’un conflit entre moi, l’honorable PALUKU wa MUTHETHI Gilbert, dans le temps Directeur de la Banque Internationale de Crédit (BIC) à l’Est du pays et Mr KINDUELO Pascal, Président Administrateur Délégué de la même Banque.
Dans la vue d’éclairer l’opinion, il est impérieux de retracer la genèse de ce conflit.
En 1996, j’avais reçu de la BIC la mission d’ouvrir à Butembo (Province du Nord-Kivu) une agence, avec un capital de 50 000 $. La guerre a éclaté deux mois après l’ouverture et l’agence s’est retrouvée coupée du siège (Kinshasa). Au courant de cette séparation qui a duré sept ans, j’ai non seulement ouvert l’agence de Butembo, mais en a encore ouvert deux autres, à Beni et à Goma. Ces différentes agences font présentement l’honneur et la fierté de la BIC.
En 2003, lors de la réunification du pays, la Banque Centrale se rendra à l’Est, histoire de contrôler la gestion de ces agences créées durant la rébellion. Le résultat du contrôle s’avérera si positif que le Gouverneur de la Banque Centrale agréera aussitôt lesdites agences. À son tour, le siège organisera trois inspections distinctes à des dates différentes en vue de procéder au contrôle de cette gestion des agences accomplie pendant sept ans. De cette série de vérifications sont sortis des résultats excellents. J’ai même été comblé de remerciements et des cadeaux m’ont été promis.
Début du conflit
Le conflit a commencé en fin 2004, lorsque Mr KINDUELO Pascal apprendra que moi, l’Honorable PALUKU wa MUTHETHI Gilbert, ai construit deux maisons au courant des huit années de service. Il procédera immédiatement à un énième contrôle qui ne recélera naturellement rien d’anormal. Exacerbé, Mr KINDUELO Pascal jugera bon de faire convoquer une réunion chez l’Évêque du Diocèse Butembo-Beni avec les opérateurs économiques.
Au cours de cette réunion dénommée « Conseil des Sages », tout tournera autour des deux maisons que j’avais construites durant les sept ans au cours desquels le pays était divisé.
Mr KINDUELO Pascal argumentera que pour avoir construit deux maisons en sept ans, je devais avoir détourné les fonds de la Banque, ce pourquoi je rétorquerai que plusieurs contrôles durant cette période se sont déroulés et les résultats furent plutôt bons. J’ajouterai par ailleurs que les deux maisons sont le fruit de ses rémunérations de sept ans et de la prime de guerre consistante qui lui était allouée chaque année. Il sera remarqué au Conseil que la Banque brille par son ingratitude du fait qu’elle s’attarde sur des éléments non prouvés, en oubliant superbement qu’avec un capital de départ de 50 000 $, trois agences furent créées. Des bénéfices importants (plus de deux millions de dollars) furent transférés au siège, sans compter la construction d’un joli bâtiment d’une valeur de plus ou moins 300 000 $ qui abrite l’agence de Goma.
La situation aboutira à une impasse, vu l’acharnement sans fondement de Mr KINDUELO Pascal à se cantonner sur ses positions. Dans le souci de nous concilier, moi et Mr KINDUELO Pascal, le Conseil des sages jugera préférable de me demander de céder l’une de mes deux maisons à la Banque.
Après nombreuses discussions, bien que je n’aie pas compris les raisons de cette cession des plus suspectes, suite à différentes pressions, je finirai par céder, histoire d’apaiser le climat de tension entre moi et mon patron. Cela sera acté dans un procès-verbal. Dans ce même procès-verbal, il sera stipulé qu’en contrepartie de la maison cédée, la Banque me garantira l’emploi. Toujours dans ce PV, je ferai remarquer ce qui suit : « La maison cédée appartient à une société dont je suis associé ». Et les membres du Conseil de conclure que la cession ne sera définitive qu’après accord des autres associés. J’ajouterai que ladite maison est déjà louée par la société SINOHYDRO « Chinois » et ce, pour une durée de deux ans. Mr KINDUELO Pascal prendra acte de cette affirmation.
Les choses ne s’arrêtent pas là…
En réalité, le Conseil des Sages tenu chez l’Évêque ne nous aura pas réconciliés. En effet, au lendemain du retour de Mr KINDUELO Pascal à Kinshasa, un braquage aura lieu à la BIC Beni, le 13 novembre 2004, braquage au courant duquel 524 000 $ seront emportés par des militaires congolais et ougandais. Tous seront arrêtés le même jour et une grande partie de fonds volés sera récupérée. Curieusement, Mr KINDUELO Pascal exigera mon arrestation et regagnera précipitamment Beni. Avec l’autorisation des autorités politiques de la place mais malgré le refus des autorités judiciaires de Beni, tant civiles que militaires, il fera transférer les cambrioleurs, les Congolais à Kinshasa et les Ougandais en Ouganda. Lesdits cambrioleurs militaires circulent en toute quiétude ! Allez-y comprendre quelque chose…
Entre temps, le Procureur de Beni ouvrira un dossier judiciaire en bonne et due forme. Après trois mois de procès, je serai acquitté et reprendrai le travail.
Au moment où je me préparerai à faire la remise-reprise, un autre braquage aura lieu, cette fois à la BIC Butembo, le 31 mai 2005 à 15 heures. 300 000 $ seront emportés, de nouveau par des militaires et ce, en présence des inspecteurs de la BIC venus de Kinshasa. Mr KINDUELO Pascal ordonnera une fois de plus mon arrestation et celle de mes collaborateurs et demandera notre transfert à Goma.
Pour information, une organisation des Droits de l’Homme basée à Butembo a eu à enquêter sur ce cambriolage. Son rapport renseigne entre autres sur le nom des militaires cambrioleurs, ainsi que sur leurs lieux d’affectation et l’itinéraire emprunté par les cambrioleurs dans leur fuite. Les défenseurs des Droits de l’Homme rédacteurs dudit rapport seront obligés d’aller en exil, car menacés de mort par les autorités militaires de Butembo. L’autorité politique locale, qui aura reçu copie de ce rapport, demandera qu’une enquête soit menée aux fins de découvrir les vrais auteurs, au lieu d’incriminer les paisibles agents de la BIC innocents dans cette affaire fumeuse. Bien que le rapport ait été transmis à la haute hiérarchie de la BIC, celle-ci n’en manifestera jamais le moindre intérêt, préférant plutôt m’incriminer sans preuves et, du reste et illico, je serai licencié abusivement sans préavis ni décompte final !
Afin de justifier mon implication dans cette affaire, les informations en notre possession révèlent qu’une tentative de faux témoignage avait été organisée. En effet, un faux témoin au nom d’Aimé, alors détenu pour vol à main armée à la prison de Butembo sera extrait de celle-ci afin d’aller témoigner au Parquet Général de Goma que j’étais le commanditaire du vol des 300 000 $. Malheureusement, arrivé à Goma au Parquet Général, devant moi et mes collaborateurs, Mr Aimé niera en bloc ce qu’on lui avait demandé de dire.
Voulant à tout prix procéder à mon arrestation, le Procureur Général de Goma, dans un acharnement inexplicable, présentera un dossier de loyer en rapport direct avec la maison que j’avais cédée à la BIC lors du Conseil des Sages. Rappelez-vous le procès-verbal signé par les membres du Conseil des Sages il y a de cela un an au moment des faits, procès-verbal à travers lequel j’ai informé les membres dudit Conseil que la maison était déjà louée pour deux ans. C’est justement ce loyer de deux ans (24 000 $) qui servira d’alibi à mon arrestation immédiate, gelant ainsi sans explication le dossier du braquage des 300 000 $. Je serai en effet accusé d’avoir mis en location la maison alors qu’elle est déjà cédée à la BIC. Le Procureur Général accélèrera la procédure judiciaire de telle sorte qu’en deux semaines sera rendu un jugement qui violera toutes les règles élémentaires d’un procès juste et équitable. Constatant plusieurs irrégularités émaillant ce procès, j’interjetterai appel.
Dans ses multiples requêtes, le Procureur Général de Goma parle de l’ « évasion de l’Honorable PALUKU ». Peut-on vraiment parler d’évasion ? En effet, j’ai été transféré de la prison centrale de Goma vers l’Hôpital Général de Goma sur autorisation du Procureur Général de Goma, suite à un rapport lui adressé par le directeur de prison. C’est de l’Hôpital Général que je serai transféré à l’étranger sur avis de trois médecins dudit Hôpital. Des pièces justificatives l’attestent.
Au moment où je couche ces lignes, le Procureur Général de la République, alors qu’il avait demandé autorisation du Bureau provisoire du Parlement de me poursuivre, moi l’Honorable PALUKU wa MUTHETHI Gilbert en justice et qu’il ne l’a pas obtenue, a pourtant lancé un mandat de prise de corps à l’Honorable, violant ipso facto la Constitution qui stipule qu’aucun parlementaire ne peut être poursuivi qu’avec autorisation de l’Assemblée.
Conclusion sur le non-dit
La vérité qui semble être cachée dans cette affaire est qu’il s’agit d’un simple litige de loyer d’une maison que je me dispute avec Mr KINDUELO Pascal, et non un détournement de millions de dollars au préjudice de la BIC. La question que l’opinion a dès lors le droit de se poser est celle-ci : le Parlement va-t-il se substituer aux Cours et Tribunaux pour départager les deux parties sur la gestion des loyers au lieu de procéder à la validation de mon mandat dont l’élection n’a jamais fait l’objet de contestation devant la Cour Suprême de Justice et dont le jugement de condamnation n’est pas irrévocable, car ayant été frappé d’appel ?
Par ailleurs, aussi curieux que cela puisse paraître, c’est que deux vols s’opèrent, l’un de 524 000 $, à Beni, et l’autre de 300 000 $, à Butembo, soit plus de 800 000 $. Environ deux années se sont écoulées et la haute hiérarchie de la Banque ne se préoccupe guère de l’enquête sur ces différents vols (les voleurs étant connus et n’étant l’objet d’aucune poursuite). En revanche, seul le dossier des 24 000 $ (un dossier de loyer) semble être mis en relief. Cette situation ne cache-t-elle pas le non-dit où, paradoxalement, un député élu jouissant pourtant des immunités est actuellement victime d’une arrestation sans que les organes judiciaires auteurs de ces actes ne soient autorisés à ordonner les poursuites.
Notre pays s’acheminant vers un État de droit, l’opinion nationale doit s’attendre à ce que le Parlement de la 3e République examine mon dossier à la lumière du droit.

PALUKU wa MUTHETHI Gilbert

Député National      

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