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Je décrie moult injustices congolaises
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5 août 2010

LES CINQ CHANTIERS 45 MOIS PLUS TARD : DU FLAN !

N.B. : Ce topic fait suite au pamphlet ci-contre et à l’article en lien.

Chantier n°1 : infrastructures

Kin-la-Poubelle est belle à admirer du côté nord (et seulement de ce côté-là). Élargissement du Boulevard du 30 Juin, du Boulevard Triomphal qui, triomphalement, rejoint désormais l’Avenue de la Libération (beau jeu de mots !) ; éclairage renforcé sur certaines artères, fontaines illuminées et tout le tralala. Il se peut que la même chose se reproduise le long du Boulevard Lumumba et au niveau de l’Échangeur.

Bien jolis, ces efforts de souris neurasthéniques, véritables distractions orchestrées en vue de faire croire aux esprits faibles et lourds que le Gouvernement travaille. Où sont les débuts de commencement d’ébauches d’autoroutes ? Quel bâtiment d’importance l’État (enterré et désintégré) congolais a-t-il édifié à ses propres frais ? Oui, je sais, on réhabilite quelques voies à l’intérieur du pays. Mais à pas de tortue et les conséquences pratiques se font entendre. Comme me disait assez ironiquement un des potes de l’un de mes potes (qui n’est pas mon pote) : « On ne bouffe pas l’asphalte pour calmer sa faim et on ne boit pas les jets d’eau publics pour étancher sa soif ».

Et les chemins de fer ? Les trains  qui roulent dessus ? C’est pour quand ? Le 4e jeudi du mois de septembre 2011 ?

Chantier n° 2 : emploi

Comme je l’écrivais deux ans et demi plus tôt, les choses n’ont pas changé en bien depuis des décennies : chômage à 95%, exploitation sauvage de l’homme par l’homme dans le milieu du travail, salaire à la hauteur inverse des prestations fournis, non-paiements érigés en norme, pistons dans des postes nobles d’individus méprisables (cf. concours chiqué de bout en bout de la magistrature). Mais parlons un peu du non-paiement. Dans ce bled de nigauds, même les députés nationaux ne touchent pas un salaire régulier. Ne parlons même pas de la Fonction Publique qui connaît des arriérés évaluables en années. Et que dire de l’Armée, du corps enseignant, des médecins ? L’un des cas les plus dramatiques à ce jour est celui de la compagnie d’aviation des Lignes Aériennes Congolaises (LAC) dont les employés ont senti l’odeur d’un salaire digne de ce nom il y a plus de 15 ans !!! Tout récemment, un geste de je ne sais plus quel Ministre a été posé. Il semble fort malheureusement que le pèze, aussitôt débloqué, a été aussitôt détourné, au point que personne (à part deux ou trois chefs, tiens tiens !) n’en a vu l’aspect ni apprécié le goût.  C’est d’ailleurs de cette ignoble manière que la solde des militaires se volatilise de temps à autre, trop souvent d’ailleurs...

2010, année du social ? Mon cul terreux, ouais !

Chantier n° 3 : éducation

Profs mal payés = enseignement bâclé. Même le plus idiot des crétins appréhendera la teneur de cette équation. Et en RDC, plus on est mal instruit, plus grandes sont les chances de réussir. L’exemple le plus patent fut les résultats d’examen d’État, édition 2009-2010, spécialement à Kin, la Mecque de la médiocrité où tout esprit bas devrait faire un pèlerinage annuel. Cet examen d’État ? Une vaste blague doublée d’une gigantesque fumisterie. Les points ont été distribués comme des petits beignets cuits à l’huile de transfo haute tension (une spécialité kinoise fort prisée). Des cancres de la pire espèce se sont retrouvés avoir 75, voire 85% !!! Douloureux contraste, de brillants élèves ont à peine franchi la barre des 55%, voire ont échoué ! Il se raconte que dans le cadre du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC (une autre plaisanterie d’un goût merdique), on aurait ajouté aux élèves une dizaine, d’autres affirment d’une vingtaine de pourcents, histoire qu’ils se réjouissent avec tout le monde. En vérité, selon des sources de foi et concordantes, les « fuites » des corrigés d’examens ont transité, à coups de dollars et de billets de 500 Fc, d’écoles en écoles, d’inspecteurs en promoteurs !

Pauvres futurs étudiants, qui ne savent pas, pour la plupart, écrire en la langue de Voltaire une longue phrase sans commettre trois fautes de grammaire et deux fautes d’orthographe. Pauvres futurs étudiants dont le parler est désastreux, le discours branlant, le raisonnement parsemé de trous… mais dont l’art de la magouille est parfaitement maîtrisé, dans tous ses arcanes les plus obscurs.

Éducation de mes deux (couilles ou fesses, au choix…) !

Chantier n° 4 : eau et électricité

Les rares fois que l’eau jaillit d’un tuyau (bien souvent troué, mais l’exception confirme la règle) de la REGIDESO, cette vampire, je vous conseille le plus vivement du monde de ne pas la boire sans l’avoir préalablement stérilisée. L’eau du puits est plus potable, je vous assure… Et pour enfoncer le clou, spécialement à Kin, la Lourdes de la bêtise, une certaine autorité a décidé d’interdire la vente des sachets d’eau à 50 Fc au profit de la commercialisation de l’au en bouteilles de verre, dix fois plus chères ! Paraît que c’est pour des raisons environnementales, les sachets empêchant la bonne infiltration des eaux de pluies. Vraiment un bled de timbrés, la RDC ! Déjà que la qualité de l’eau du robinet laisse à désirer, il cruel de compliquer la vie aux habitants en leur rendant difficile l’accès à un liquide aussi vital. Au lieu de prohiber la fabrication des sachets, qu’on emménage suffisamment de poubelles et qu’on se lance dans le recyclage. Deux vœux pieux dans le patelin rdcien

Autant le soi-disant État congolais n’a pas implanté de nouvelles installations de distribution de flotte depuis 2006, autant la fumeuse (et fumante) SNEL, ce zombie, n’a pas réhabilité ses équipements depuis… ? Une semaine plaine sans interruption de fourniture électrique dans la capitale ? Un rêve éveillé ! Plus du tiers des quartiers kinois se rappellent comme d’un vieux conte le courant à 220 V : suite aux problèmes inextricables de câbles, soit les ampoules s’allument telles des braises, soit au contraire les appareils sautent à cause des surtensions. Le reste du patelin, hormis les grandes villes et les microcentrales, brille par son obscurité la nuit. Encore plus grave : la RDC se met à importer le courant d’Uganda (électrification du poste frontière de Kasindi et de ses environs) ! Vive les cartes prépayées en guise de factures : elles prendront l’humidité et la moisissure…

Bref, le problème énergétique sur la terre de Kabila ne se pose plus pour les autorités du bled : ça fait un bail emphytéotique qu’elles n’en font plus un problème…

Dernier chantier : santé

Dieu Tout-Puissant Créateur de toutes choses (même des ordures aussi putrides que certains politiciens congolais) aime la population de l’ex-Zaïre qui flirte avec la mort à chaque milliseconde. À travers rues et artères, dans le transport en commun comme chez soi, on se trimballe avec plusieurs représentants de la gent microbienne, parfois en des proportions mortelles, sans qu’on soit affecté le moins du monde. Un Occidental ne survivrait pas bien longtemps à un tel cocktail-Molotov infectieux. Ici en RDC, la grippe A cohabite dans un même organisme avec la malaria, le choléra et la typhoïde… mais le porteur est sain !

Dame Nature et sa collègue de tous les instants Dame Providence ont doté le Congolais d’une aussi grande capacité de résistance en vue de faire contrepoids au manque hurlant d’hôpitaux dignes de ce nom, comme le semblant État congolais sait en construire un tous les demi-siècles. Je ne me lasserai jamais de le répéter, ne citez pas en exemple l’Hôpital de Dikembe Mutombo, nullement érigé aux frais de l’État congolais (introuvable, car totalement désagrégé dans son sépulcre). Et je n’ose même pas évoquer les hôpitaux dits « de référence », pullulant à travers le bled. « Référence » en tant que mouroir ! La Camarde y fait les cent pas quotidiennement et sa symbolique faux s’y est même émoussée à force de trancher les fils de vie des patients…

Si les anticorps des Congolais, malgré leur robustesse surhumaine, ne parviennent toujours pas à avoir raison des agents pathologiques, il peut à loisir se tourner vers la médécine dite traditionnelle, riche en potions et onguents, ainsi qu’en charlatans et affabulateurs de tous ordres et de tout poil. Bonne guérison !...

Conclusion

Dire que le 1/10e des utopies kabiliennes nommées « chantiers » a été réalisé serait faire preuve d’optimisme pathologique ou de mythomanie fort avancée. Long s’avère le chemin à parcourir et improbable la destination.

Les cinq chantiers, c’est vraiment des vents (intestinaux).

 

 

 

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